L’Islande ne possède aucun serpent natif et aucun reptile terrestre n’a jamais colonisé ses étendues. Malgré des conditions extrêmes, certaines espèces animales ont évolué en isolement, développant des caractéristiques uniques à cette île.
L’interdiction stricte d’importer certains animaux vise à préserver cet équilibre fragile, forgé par la géographie et l’histoire volcanique du territoire. La pêche, pilier de l’économie locale, façonne le rapport entre les habitants et leur environnement naturel.
L’Islande, terre de contrastes : histoire, paysages et influences naturelles
Façonnée par de puissantes éruptions et le poids des glaciers, l’Islande s’étend à la limite de l’Atlantique Nord et du Cercle Polaire, là où l’Europe s’efface face au Groenland. Surgie il y a vingt millions d’années, cette île volcanique captive par ses reliefs tourmentés, ses coulées de lave, ses geysers imprévisibles. Le volcan Laki, tristement célèbre pour une éruption dévastatrice au XVIIIe siècle, demeure le symbole d’une nature qui n’a jamais cessé de modeler le pays. Les fissures sombres, les étendues de scories, les champs de lave témoignent de cette activité géologique incessante.
Regroupée principalement autour de Reykjavik et d’Akureyri, la population islandaise s’est adaptée à ce décor rude. L’eau venue tout droit des glaciers irrigue les terres, tandis que les fjords du Nord-Ouest tracent leur route sauvage jusqu’au seuil du Cercle Arctique. Entre côtes déchiquetées et plateaux basaltiques, chaque recoin abrite une vie foisonnante et surprenante.
Voici quelques éléments clés qui forgent le quotidien des habitants et la singularité du territoire :
- Le climat subarctique impose ses rythmes : les hivers s’étirent, les étés ne font que passer, et les vents venus du large dictent leur loi.
- La proximité du Groenland et l’influence des courants marins déterminent la vie, tant pour les hommes que pour les animaux.
L’isolement de l’Atlantique Nord a permis à des espèces adaptées de prospérer, capables de s’installer là où la terre affronte sans cesse le feu et la glace. Cette dynamique, héritée d’une longue histoire géologique, continue d’influencer les équilibres fragiles entre nature et société islandaise.
Quels animaux endémiques peuplent l’île et pourquoi sont-ils uniques ?
À la croisée du Groenland et près du Cercle Arctique, la faune islandaise se distingue par son originalité. Sur cette île volcanique, le renard polaire s’est imposé comme le seul mammifère terrestre indigène. Arrivé bien avant les premiers humains, il a accompagné l’île depuis la dernière glaciation. Son pelage, passant du blanc pur à des teintes brunes selon la saison, témoigne d’une capacité d’adaptation hors du commun face à la rudesse du climat.
Chaque printemps, la population islandaise assiste au retour massif des oiseaux migrateurs. Le macareux moine, reconnaissable à son bec vif et à son vol maladroit, anime les falaises exposées au vent. Les sternes arctiques, connues pour leurs exploits migratoires, et les eiders à duvet trouvent sur les côtes islandaises des sites de reproduction rêvés.
Pour mieux comprendre les singularités de cette faune, voici les espèces les plus emblématiques :
- Renard polaire : seul mammifère terrestre d’origine locale, il incarne l’ingéniosité des espèces isolées.
- Macareux moine : véritable emblème de l’avifaune nordique, il niche en larges colonies et marque de son cri le littoral.
- Sterne arctique : championne de la grande migration, elle relie chaque année l’Islande aux régions les plus australes.
L’isolement de cette île volcanique a freiné l’installation de prédateurs et de concurrents, laissant à ces espèces le loisir d’évoluer à leur rythme. Ce patrimoine naturel continue de donner à l’Islande son identité profonde, à la frontière du monde arctique et de l’Atlantique Nord.
La réserve naturelle de Hornstrandir : un sanctuaire pour la biodiversité islandaise
Tout au nord-ouest, la péninsule de Hornstrandir s’avance vers le Groenland, résolument farouche, balayée par les vents et les embruns de l’Atlantique Nord. Créée dans les années 1970, cette réserve se démarque par l’absence totale d’habitations et de routes. Ici, la nature reprend toute sa place, offrant un refuge rare à la biodiversité locale.
Le paysage est dominé par la présence des oiseaux marins. Fous de Bassan, guillemots et fulmars boréaux occupent les falaises escarpées. Sur les plages de galets, dans les prairies humides, les macareux moines forment des colonies animées, tandis que les sternes arctiques défendent leur nichée sans relâche. La densité des sites de nidification place Hornstrandir parmi les plus riches du monde nordique.
Les spécificités de cette réserve se reflètent dans les éléments suivants :
- Renard polaire : discret et insaisissable, il évolue sans prédateur, laissant derrière lui des traces éphémères à travers les vallées.
- Flore arctique : mousses, lichens, saules nains forment un tapis végétal robuste, adapté aux rafales du nord.
Sous l’influence croisée des climats arctique et atlantique, Hornstrandir préserve un patrimoine naturel d’une rareté précieuse. L’absence d’agriculture et d’industrie depuis plusieurs décennies a permis la sauvegarde d’écosystèmes fragiles. Les scientifiques islandais y mènent des recherches sur la capacité d’adaptation des espèces, soulignant l’importance capitale de ces milieux pour la survie de la faune endémique de l’île.
Entre volcans et océans : comment l’activité géologique et la pêche façonnent la faune islandaise
L’île volcanique émerge des profondeurs de l’Atlantique Nord, perpétuellement soumise aux forces souterraines. Les volcans actifs, du Laki jusqu’aux îles Vestmann, modèlent sans cesse le territoire, bouleversant les habitats, fertilisant les sols ou anéantissant des écosystèmes entiers. À chaque sursaut du magma, des kilomètres de lave recouvrent prairies et rivières, poussant la faune à migrer ou à s’adapter. Le renard polaire, unique à l’île, s’illustre dans ces contextes mouvants. Son agilité et son pelage caméléon lui permettent de tirer parti des moindres ressources, même sur les terrains les plus récents.
La pêche joue aussi un rôle déterminant dans la dynamique animale. De Reykjavik aux ports du nord, l’activité halieutique façonne la vie sur le littoral. Les bancs de poissons attirent une myriade d’oiseaux marins : sternes arctiques, mouettes tridactyles, cormorans se disputent les harengs. Les colonies se développent, mais doivent composer avec les variations des prises et les ajustements réglementaires. La faune marine, quant à elle, évolue au gré des saisons et des quotas, révélant la fragilité des équilibres nordiques.
Pour saisir l’influence de ces deux forces sur la biodiversité, voici ce qui en découle :
- Activité volcanique : apparition de nouveaux milieux, disparition d’anciens, nécessitant une adaptation permanente des espèces.
- Pression de la pêche : source de nourriture pour oiseaux et mammifères marins, mais nécessité de réguler pour éviter les ruptures.
L’Islande, posée sur la rencontre de deux plaques tectoniques, compose avec des catastrophes naturelles mais aussi des opportunités uniques : les zones hydrothermales réchauffent certains secteurs, permettant à des microfaunes originales de prospérer. Cette alliance entre volcans et océans insuffle à la vie islandaise une dynamique tout sauf figée, faite de défis permanents et d’étonnantes renaissances.


