Un propriétaire de chien reste juridiquement responsable des dommages causés par son animal, même en l’absence de faute ou de négligence de sa part. Ce principe s’applique même si la victime connaissait le chien ou si l’incident survient dans un cadre privé.
Mais certaines assurances refusent d’indemniser lorsque la victime est un membre de la famille ou lorsque le chien n’est pas identifié. Les procédures varient selon la gravité des blessures et la situation du propriétaire. Les montants d’indemnisation dépendent d’évaluations médicales et du préjudice subi.
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Morsure de chien : quels sont vos droits en tant que victime ?
Subir une morsure de chien bouleverse bien plus qu’un simple quotidien : douleurs vives, interventions médicales, parfois des séquelles qui s’imposent durablement. Le cadre légal ne laisse aucune place à l’improvisation. L’article 1243 du code civil le rappelle sans détour : le propriétaire d’un animal, ou la personne à qui il a été confié, doit assumer les dommages causés par l’animal, qu’il soit tenu ou qu’il se soit échappé.
La victime d’une morsure a droit à une réparation complète. Les assurances responsabilité civile prennent en charge la majorité des situations, à l’exception de ce que précise explicitement le contrat : morsure commise par un chien non identifié, déclaration trop tardive, ou lorsque la personne blessée vit sous le même toit que le propriétaire. Cette distinction a son importance, car la nature des préjudices indemnisés diffère selon les cas. Voici ce qui peut être pris en compte :
- dommages corporels : blessures, fractures, atteinte physique ou fonctionnelle
- préjudice esthétique : cicatrices, altérations visibles
- préjudices psychologiques : angoisse, troubles post-traumatiques
Les démarches commencent dès le signalement à l’assurance du propriétaire du chien. Joignez impérativement un certificat médical, des photographies des blessures et des témoignages. L’assureur désigne ensuite un médecin expert pour mesurer la gravité des dommages corporels et fixer le montant de l’indemnisation. L’évaluation suit une grille établie, qui intègre l’incapacité de travail, la nécessité de soins à venir et l’impact sur la vie de tous les jours. La responsabilité du propriétaire s’étend même aux chiens fugueurs, aux faits survenus sur la voie publique ou dans un lieu privé.
Qui est responsable en cas de morsure et comment le prouver ?
Dans la réalité de l’indemnisation morsure chien, la question de la responsabilité ne tolère aucune approximation. Le propriétaire chien responsable l’est systématiquement, sauf si la preuve du contraire est apportée. La loi française fonctionne sur la base d’une responsabilité civile propriétaire : toute personne détenant l’animal, même provisoirement, doit répondre des dommages causés.
Mais identifier sans ambiguïté le propriétaire ou détenteur lors de l’accident peut s’avérer délicat. Pour que la déclaration de morsure chien propriétaire soit recevable, il faut réunir plusieurs éléments précis :
- certificat d’identification du chien (puce électronique ou tatouage)
- témoignages de personnes présentes au moment des faits
- rapports médicaux et description détaillée du lieu de l’incident
- attestation de responsabilité du détenteur si l’animal a été confié à un tiers
Déposer une plainte auprès des autorités peut aussi avoir un impact, surtout si le propriétaire nie sa responsabilité. L’assurance du propriétaire chien intervient ensuite pour réparer les préjudices de la victime. Si une négligence avérée, un chien dangereux non maîtrisé ou le non-respect de la réglementation sur la détention de l’animal est démontré, la responsabilité pénale peut également être engagée.
Ainsi, la victime doit rassembler tous les documents attestant de l’identité du chien et de son détenteur, en préservant chaque preuve concrète. Cette rigueur, seule, permet à la demande d’indemnisation d’avancer, sans laisser d’espace à l’incertitude sur le responsable des dommages causés.
Les démarches à suivre pour obtenir une indemnisation sans stress
Dès la morsure constatée, la première étape reste médicale : consulter un médecin. Le rapport établi décrit les blessures, leur localisation, les soins reçus, et mentionne tout stress post-traumatique ou séquelle psychique potentielle. Ces préjudices peuvent ouvrir droit à réparation.
L’étape suivante consiste à signaler l’incident à votre assureur, même si la responsabilité civile du propriétaire du chien n’est pas encore déterminée. Les contrats d’assurance habitation couvrent fréquemment les dommages causés par un animal. Transmettez les coordonnées du propriétaire du chien ainsi qu’un maximum de faits objectifs sur la situation. Idéalement, la déclaration doit intervenir sous 5 jours.
Dans certains contextes, porter plainte auprès des forces de l’ordre s’avère judicieux, notamment si l’identification du maître est complexe ou si la morsure a lieu dans un espace public. Ce signalement facilite la collecte de témoignages et atteste officiellement des faits.
L’expertise médicale est attendue : un professionnel mandaté évaluera l’ampleur des dommages corporels et des séquelles éventuelles. Ce bilan conditionne le montant de l’indemnisation intégrale des préjudices subis. Préparez un dossier complet : certificats médicaux, clichés des blessures, attestations de témoins, arrêts de travail, justificatifs de frais médicaux.
En cas de doute ou de difficultés, solliciter l’aide d’un cabinet spécialisé en réparation du dommage corporel s’avère souvent payant. Un professionnel saura défendre vos droits et accélérer une procédure parfois technique ou longue.
Combien pouvez-vous espérer recevoir selon la gravité des blessures ?
Le montant accordé pour une morsure de chien varie selon la gravité des blessures et le retentissement global sur la victime. Les assureurs comme les tribunaux s’appuient sur des barèmes détaillés, chaque préjudice étant évalué et cumulé à l’ensemble des dommages corporels subis.
Des critères tangibles pour évaluer l’indemnité
Voici les paramètres clés qui déterminent le montant versé :
- Déficit fonctionnel temporaire : l’impossibilité de travailler ou d’effectuer ses gestes du quotidien donne lieu à indemnisation, calculée selon la durée de l’arrêt.
- Souffrances endurées : chaque douleur, physique comme psychologique, est notée par le médecin expert. Plus la morsure est grave et nécessite d’interventions, plus la somme est élevée.
- Préjudice esthétique : marques visibles, cicatrices, séquelles. L’incidence sur l’apparence est mesurée sur une échelle de 1 à 7.
- Préjudice d’agrément : incapacité à pratiquer ses loisirs, activités sportives ou toute passion personnelle.
Les montants alloués peuvent aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros. Pour une morsure légère et vite soignée, l’indemnisation reste modeste. À l’inverse, des séquelles lourdes, une atteinte esthétique marquée ou un déficit fonctionnel persistant font grimper l’indemnité, jusqu’à 10 000 euros, voire bien plus si la gravité l’exige.
L’évaluation reste personnalisée après expertise médicale. Les barèmes servent de guide, mais la décision finale dépend du contexte, de l’âge de la victime, de la localisation des blessures ainsi que de la présence d’autres préjudices associés. Si la morsure marque, la réparation doit, elle aussi, laisser une trace juste et tangible.


